La ville de Saint-Tropez accueille chaque année près de 5 millions de touristes venus du monde entier. Parmi ces visiteurs, on retrouve de nombreux propriétaires de résidences secondaires. Cet essor de l’habitat saisonnier conduit à une raréfaction des logements disponibles à la location annuelle. C’est pourquoi la mairie a décidé de frapper fort, et de réguler les résidences secondaires, au profit des habitants réguliers.
Saint-Tropez tire son nom de Tropes de Pise, un martyr chrétien du Ier siècle. Au fil des âges, la cité se développe et devient l’un des comptoirs commerciaux de la Côte d’Azur. Cette situation privilégiée attire la convoitise, notamment celle des pirates et des barbares. Pour se protéger, les habitants et les différents seigneurs ont érigé des logements serrés, des tours et des bâtiments de défense, que l’on peut encore apercevoir aujourd’hui au détour des rues.
D’un village de pêcheurs au Moyen-Âge, la ville de Saint-Tropez s’est petit à petit transformée pour devenir l’une des destinations les plus prisées de l’été. Cet essor est notamment dû à Brigide Bardot, qui est venue y tourner un film en 1956. Depuis, Saint-Tropez accueille aussi bien les stars mondiales que les personnes les plus aisées et influentes.
Les résidences secondaires sont des logements détenus par des personnes, en plus de leur résidence principale. Ce sont généralement des maisons ou des appartements de vacances, occupés seulement pendant une période spécifique de l’année.
Sur Saint-Tropez, les résidences secondaires sont devenues un enjeu majeur local, car la population qui vit et travaille dans la ville doit se loger dans les villages et villes des alentours. En effet, l’attractivité et le glamour de la cité ont attiré les investisseurs qui ont massivement acquis des biens, sans les mettre à la location. Au total, les résidences secondaires représentent près de 72 % du parc immobilier.
Par conséquent, les habitants de Saint-Tropez éprouvent des difficultés à se loger, ce qui impacte directement le nombre de résidents permanents, qui a diminué de 30 % en 15 ans. Ceci représente donc un véritable défi pour la mairie.
La baisse significative du nombre de résidents engendre ainsi plusieurs problèmes :
- Un marché immobilier principalement réservé aux plus fortunés étrangers : le prix du mètre carré moyen dépasse les 16 000 euros ;
- Des services publics sous pression pendant les vacances, avec des investissements importants pour répondre aux besoins des vacanciers de passage (sécurité, collectes des déchets, traitement des eaux usées…) ;
- Une économie locale saisonnière, provoquant une instabilité pour les travailleurs locaux.
Dans ce contexte, la mairie de Saint-Tropez a décidé en 2023 de réguler les résidences secondaires, afin de favoriser les habitants locaux. Pour cela, les propriétaires de maisons secondaires souhaitant mettre en location leurs logements pendant les périodes de vacances doivent en faire la demande à la mairie, et réaliser les démarches de changement d’usage.
Par ailleurs, la mairie a décidé de revoir le taux de taxe d’habitation, comme le prévoit la loi. Ainsi, la taxe d’habitation votée a été réévaluée de 60 %, avec un objectif clair : obtenir 3, 6 millions d’euros de recettes supplémentaires, afin de construire de nouveaux logements accessibles.
Enfin, le conseil municipal se porte désormais acquéreur (droit de préemption) de la plupart des terrains constructibles mis à la vente, ainsi que des appartements T2 et T3.
Les habitants et travailleurs annuels de Saint-Tropez se réjouissent de cette proposition. Dans un contexte économique difficile, proposer des logements à la location ou à l’achat est devenu un enjeu pour Saint-Tropez, qui souhaite ainsi attirer des familles, à l’année.
Du côté des investisseurs et des propriétaires, la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Toutefois, il est encore difficile de mesurer l’impact de cette mesure, qui n’entre en application que cette année.
La cité de Saint-Tropez est face à une double problématique : préserver son identité et continuer d’accueillir les touristes et investisseurs étrangers. Ainsi, la ville investit massivement dans le développement des logements à prix contrôlés, afin d’attirer des habitants et des commerçants. Ces derniers pourront faire vivre la ville hors saison, et travailler à la conservation du patrimoine et des coutumes locales. En parallèle, les infrastructures liées au tourisme vont également se renforcer, dans le but d’accueillir les vacanciers dans les meilleures conditions.
Le succès et l’élégance de Saint-Tropez ont permis un développement économique rapide de la région. Toutefois, cette augmentation du nombre de personnes aisées a contribué à l’explosion des prix des logements et des résidences secondaires. Les habitants locaux ne pouvant plus se loger correctement, la mairie a mis en place des mesures restrictives, afin d’inciter les investisseurs à mettre leurs biens sur le marché de la location annuelle. L’enjeu est fort pour la mairie, qui doit jongler entre les attentes des riverains et des personnalités étrangères, puis préserver le tourisme tout en conservant une authenticité locale forte.
Si en tant que visiteur vous souhaitez découvrir Saint-Tropez en soutenant le village, privilégiez les hôtels, les maisons d’hôtes, les villages de vacances et les résidences de vacances !
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